jeudi 4 décembre 2008

Jardins de Janville, décembre 2008


Pas facile de parler jardin à l’orée de l’hiver ! Les dahlias ont fini de noircir, les vivaces s’endorment et se ratatinent, et cela fait belle lurette que les dernières graines de tournesol ont été dévorées. L’hiver, c’est plutôt la saison du « grand ménage » de fin de saison et de l’inévitable rituel du ramassage des feuilles mortes. Une fois ces corvées accomplies, le jardinier pourra sereinement tourner le dos à son jardin et chausser ses pantoufles jusqu’au printemps suivant…


Mais si l’on remisait ces clichés au placard ? Si l’on essayait de se persuader qu’un jardin en hiver peut conserver de l’intérêt, même en l’absence d’arbustes persistants? Allons-y !

Tout d’abord, ce qui vaut dans nos maison ne s’applique pas aux jardins : ces derniers n’ont rien à gagner à être « nettoyés » en hiver. Au contraire, en gardant une couverture de plantes, même « mortes », on évite de mettre la terre à nu et de la faire lessiver par les intempéries, et on offre un abri à la petite faune. De plus, les vestiges séchés de certaines plantes sont loin de manquer d’intérêt esthétique. Les échinacéas, après avoir nourri les oiseaux, prennent des allures de crayons bien taillés :


(cliquez sur les images pour les agrandir !)


A voir leurs vieux péricarpes tous secs, on comprend pourquoi les cardères des foulons étaient jadis utilisés pour carder la laine :



Les tournesols multiflores prennent des silhouettes filiformes qui auraient pu naître, avouons-le, sous la main d’un Giacometti. Oui, décidément, le « ménage » pourra bien attendre le printemps !


Cette invitation à aimer nos jardins en hiver ne serait pas complète sans une mention spéciale pour les graminées d’ornement. A la fois légères et structurantes, elles donnent de l’allure à nos bordures, entre rosiers et vivaces. Une fois sèches, elles prennent de belles teintes fauves et continuent de se dresser fièrement au jardin et de danser au moindre souffle de vent. Les variétés disponibles chez les bons pépiniéristes sont très nombreuses. Parmi les plus célèbres, il y a les Panicum, originaires de la prairie américaine et au port colonnaire, et les Pennisetum tout ronds hérissés de soyeux goupillons, qui nous viennent d’Asie,



D’une sobriété exemplaire, ces herbes très développement durable ne s’arrosent jamais. L’hiver venu, pour notre plus grand plaisir, elles se transforment en pièges à givre d’une grande beauté.



Enfin, ces plantes faciles à vivre ne demandent qu’un seul soin : que l’on coupe la vieille paille à ras vers la fin février, avant le début de la nouvelle pousse (bien-sûr, on utilise la paille…pour pailler). On l’aura compris, les graminées d’ornement sont les meilleures amies des jardiniers paresseux, et le clou du jardin en hiver!


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