dimanche 4 janvier 2009

Jardins de Janville, janvier 2009


C’est l’hiver : il fait froid, il gèle, et quand il ne gèle pas, il pleut… « Qu’est-ce que j’irais bien faire au jardin ? », se dit le commun des mortels.

C’est dans ces temps sombres et froids que l’on peut mesurer à quel point le jardinier appartient à une espèce à part : en hiver, le jardin dort, certes, et encore, seulement d’un œil, mais pour le jardinier, c’est la saison des grandes manœuvres.

Les plus courageux profitent que la sève soit au plus bas pour planter rosiers, arbustes et arbres à racines nues. Même les plus aguerris s’émerveillent, année après année : on creuse un grand trou, on y dépose religieusement ce qui ressemble à s’y méprendre à un vieux bout de bois mort… et oh, magie, on constate le printemps venu que la vie était bien là !


Mais les grandes manœuvres hivernales peuvent également se faire au chaud, entre tisane et feu de bois. Car il faut savoir que le jardinier est un rêveur, et qu’il n’y a pas de saison plus propice au rêve que le grand sommeil de l’hiver.

L’hiver, son carnet de jardin sous le coude, on prévoit le remaniement jardinesque du début de la saison suivante : un peu plus de rose à gauche, une touche de bleu serait bienvenue à droite, une tache de rouge ou de jaune au fond serait idéale pour attirer le regard…



Fin février, début mars, les plantes vivaces sont dans un demi sommeil propice à tous les déplacements. A cette saison, les pensionnaires du jardin pourront déménager sans dommage.

Enfin, en hiver, le jardinier se fait grand lecteur de catalogues, et là encore, il rêve à son jardin du printemps. Soir après soir, il entoure, souligne, marque des pages, pèse le pour, le contre, doute, compare.




Dès maintenant, il concocte sa commande de graines potagères et de fleurs annuelles ; et le printemps venu, il fera sa commande de vivaces. Il salive d’avance en pensant à ses futurs haricots, il se laisse bercer par le doux nom latin de la Julienne des dames, Hesperis matronalis… L’hiver, le jardinier est heureux, il ne risque pas de se faire un tour de reins, car il jardine dans sa tête !

Tout bien considéré, on peut dire sans grand risque de se tromper que c’est en hiver que nos jardins sont le plus beaux, car ce sont des jardins rêvés.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bonne article de jardin pour aider à supporter la vague de froid, merci!